Cercle d'Histoire et d'Archéologie de Lobbes 
Les habitants de Lobbes enlèvent aussi les barres de fer placées sous Joseph Robson, pour assurer le temple abbatial, les pavements de l'église en marbre blanc de Carrare, des corniches sculptées qui se voient encore aujourd'hui sur plusieurs maisons de Lobbes et des villages environnants. Ils arrachent encore les tuyaux en plomb qui amenaient l'eau de la fontaine fermée, près de la chapelle Saint-Roch, à trois fontaines situées, l'une au hameau dit le Rie de Gaze, l'autre sur la place et la troisième, près du pont jeté sur la Sambre.  
 
Enfin le municipal Lebrun fait enlever et briser dans la vallée les neuf cloches de l'église abbatiale, et sept autres qui se trouvaient dans l'église supérieure, parmi lesquelles on comptait celle qu'avait offerte autrefois le duc de Saxe. Ce sacrilège mourut misérablement et ses enfants furent contraints de mendier leur pain. J.VOS  
 
Si le quartier abbatial et la vieille brasserie ont été complètement incendiés, les murs des bâtiments claustraux sont toujours debout ; la tour n'a que peu souffert de l'incendie ; quant à l'église, les murailles extérieures, les colonnes et une grande partie des voûtes sont intactes. A Lobbes, tout ce que l'incendie a laissé debout est alors abattu par la main des hommes, dans un but mercantile. De la meilleure foi du monde, après le départ définitif cette fois des derniers religieux en février 1797, les habitants de Lobbes s'approvisionnent aux ruines de tout ce qu'ils peuvent emporter ou vendre. Quand ils ont eu enlevé les belles grilles en fer forgé qui se trouvaient à l'intérieur de l'église et celles qui interdisaient au public l'accès de la cour Sainte Reinelde, les barres de fer et les ancres qui soutenaient l'ancienne église abbatiale, celle-ci commence à se désagréger lentement et les voûtes, n'étant plus soutenues, s'écroulent.  
 
Le propriétaire, Mr Dubreton, qui a payé son achat en papiers sans valeur, après avoir loué un bon prix les fermes de la Folie et de la basse-Cour, vendit d'abord « les pierres, que l'on transporta par bateau à Charleroi, pour servir aux fortifications imposées par la Sainte-Alliance ».  
 
La canalisation de la Sambre, vers 1836, entraîne une première modification des terrains sur lesquels s'élevait l'abbaye ; dix ans plus tard, le chemin de fer du Nord Belge passe au beau milieu du palais abbatial . 
 
Vers 1883, un second chemin de fer, allant de Binche à Chimay, vient abattre le château qu'avait fait construire Pierre Lavary sur l'emplacement des cloîtres, ainsi qu'une partie de la belle ferme abbatiale. Enfin, vers 1900 la troisième ligne de chemin de fer, à voie étroite, venant de Morlanwez, passe cette fois à travers la cour ,Sainte Renelde bouleversant à tout jamais l'aspect des lieux. 
G-H CONREUR